Burundi : l’ONU hausse le ton - le gouvernement prêt à poursuivre le dialogue

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«Tous les signaux d’alarme, y compris celui d’une dimension de plus en plus ethnique de la crise, sont en train de virer au rouge», avertit Zeid Ra’ad Al Hussein, dans un communiqué du 15 janvier 2016.

L
e Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, dénonce l’existence de massacres ethniques, de charniers et de viols collectifs commis par les forces de sécurité au Burundi.

Zeid Ra’ad Al Hussein condamne les violences sexuelles commises par des membres des forces de sécurité :

« Nous avons documenté 13 cas de violence sexuelle contre des femmes, qui ont débutés lors des opérations de recherche et d’arrestation, suite aux événements de décembre (dernier) dans les quartiers perçus comme soutenant l’opposition ».

Le Haut Commissaire réclame également une enquête sur l’existence possible d’au moins neufs charniers à Bujumbura et dans ses environs, qui contiendraient selon des témoins, au moins une centaine de corps.

« Mon organisation est en train d’analyser des images satellite afin d’apporter des éclaircissements sur ces allégations très graves », a-t-il précisé.

Le gouvernement prêt à reprendre le dialogue
Le gouvernement prêt à reprendre le dialogue

Les négociations qui devaient avoir lieu en Tanzanie le 6 janvier dernier, n’ont pas démarré, après le boycott du gouvernement burundais, prétextant que la date n’était pas consensuelle. Des violences ont suivi, emportant les vies des jeunes des quartiers de Bujumbura, hostiles au président Pierre NKURUNZIZA, dont un jeune étudiant chrétien, Alfred BARAMBURIYE.
 
« La porte est ouverte à toute personne ou toute organisation de la société civile, afin de trouver une solution finale à la crise burundaise », a déclaré le ministre burundais des relations extérieures Alain Aimé NYAMITWE, lors d’une conférence de presse à Dar Es Salam, en décembre 2015 avec son homologue Tanzanien, le Dr Augustine MAHIGA, ministre tanzanien des relations extérieures.

Pour le ministre Augustine MAHIGA, la visite du ministre burundais des relations extérieures en Tanzanie montre une volonté décisive du gouvernement burundais de vouloir participer aux négociations, qui devraient se tenir d’après le ministre tanzanien, très prochainement. Le gouvernement burundais serait également prêt à accepter l’envoi d’une force de maintien de la paix de l’Union Africaine.

« Les discussions que nous avons eues sur l’envoi d’une force de maintien de la paix de l’Union Africaine ont porté leurs fruits », a ajouté le ministre tanzanien.

La Tanzanie est le premier pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est (à laquelle le Burundi appartient), qui s’est ouvertement prononcé en faveur de l’envoi de troupes de maintien de la paix au Burundi.

12507511_956658667758651_8434487121850625070_nLe Président burundais Pierre NKURUNZIZA s’était opposé à l’envoi d’une force de maintien de la paix de l’UA sur le sol burundais, et avait menacé de recourir à la force si elle intervenait sans son accord. Les déclarations de décembre dernier, montrent que le Gouvernement du Burundi semble prêt à négocier avec l’opposition afin de trouver une solution à la crise dans laquelle le pays est plongé depuis avril 2015. Selon les Nations Unies au moins 400 personnes ont péri et plus de 220 0000 ont fui le pays.

Quentin Iriho, correspondant d’IC au Burundi


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